Journée d'étude
Quelles « nouvelles » pratiques mettre en œuvre au regard des évolutions des publics et du contexte ?
Le 25 novembre 2016, cent trente professionnel-le-s des différents établissements et services de la Fondation Jeunesse Feu Vert se sont réunis pour réfléchir ensemble aux « nouvelles » pratiques à mettre en œuvre dans une société en profonde mutation.
Un petit groupe, constitué d’éducateurs et d’éducatrices (Khadija Ahraoui, Béatrice Mauguen, Sylvie Nkouikani, Djamila Zidani, Sylvain Drot, Noureddine Berkatt), de chef-fe-s de service (Valérie Aubry, Marie-Christine Bessy, Géraldine Hoareau) et de Dominique Borde, directeur adjoint, animé par Mireille Le Yaouanq, avait organisé cette journée.
En ouvrant la journée, Jean-Marc Steindecker a tracé rapidement quelques évolutions des problématiques des jeunes et des familles qui font écho aux transformations de la société. Si les situations des jeunes et des familles s’aggravent, comme le note tous les professionnels, nous travaillons aussi dans un contexte qui influe sur les pratiques professionnelles. Mais dans ce contexte incertain, les valeurs de la Fondation restent un socle pour ce travail éducatif et social au quotidien. J’en rappellerai deux :
La fondation affirme qu’elle entend partager avec les jeunes et les personnes qui lui sont confiées, ou qui lui font confiance, des expériences de vie visant à leur promotion, à la mise en valeur des capacités de chacun et à leur autonomie. Elle veut « faire avec » et « non à la place ».
Au cours de la matinée, Christophe Daadouch, juriste et formateur, a présenté les enjeux de la loi sur la protection de l’enfance de mars 2016.
Afin de disposer d’autres outils pour concevoir les modifications sociétales, Michel Joubert, sociologue, a poursuivi en évoquant les « Vulnérabilités sociales et les pistes pour expérimenter au quotidien ». La notion de vulnérabilités permet d’intégrer les contextes et les tensions qui pèsent sur les personnes ainsi que leurs capacités et ressources. Elle indique l’horizon de l’émancipation.
Pour le déjeuner, les jeunes et les éducateurs de la Maison de la Juine se sont mobilisés et nous les en remercions. Un merci tout particulier à Michel Morin, Sine Ababacar et Christophe Borde et aux jeunes…
L’après-midi a été consacré à quatre ateliers où des échanges dynamiques ont permis de mieux connaître les actions des collègues, les actions mises en œuvre au sein des équipes et de réfléchir ensemble :
• Mettre l’enfant, le jeune, l’adulte au cœur de l’accompagnement. Le prendre en compte « vraiment »
• De « nouvelles » pratiques éducatives ou de l’expérimentation (innovation) au quotidien.
• Accompagnement éducatif, santé mentale et souffrance psychosociale.
• Travailler avec les parents et les familles.
Les rapporteurs de chaque atelier (Julia Bavarin, Jennifer Saroyan, Jonathan Richol, Gabriel Mossua) ont présenté les points forts et questions qui ont mobilisé les professionnels.
Steven Treguer a conclu et a remercié l’ensemble des professionnels qui ont contribué à la réussite de cette journée : animateurs d’ateliers, témoins, rapporteurs, participants…
Et la réflexion va se poursuivre dans la Fondation.
Un journal de classe d'une enseignante aux Jacquets Bagneux
Dans le cadre du projet pédagogique, la classe de Manon publie tous les deux mois un journal destiné aux enfants, à leur famille et aux professionnels de l’institution .
A partir d’expériences vécues, de sorties et surtout des envies de chacun ,des textes sont écrits par tous les enfants. Ce travail collectif, laissant une grande part à la liberté et à la créativité de chacun, constitue pour ces enfants une expérience de réussite. La satisfaction de tous contribue à leur plaisir.
Inspiré de la pédagogie Freinet ce travail d’écriture illustre la diversité des pratiques pédagogiques aux Jacquets et témoigne d’un vrai souci de prise en compte des difficultés de tous les enfants accueillis dans l’institution.
Les petits journalistes - mars 2017
Remise de médaille
Le jeudi 2 mars 2017, Nicole Gloaguen a été nommée au grade de chevalier de l’ordre national du Mérite. Lors de la cérémonie de de nomination, c’est Pierre Ducroq, chevalier de la légion d’honneur et secrétaire général de la Fondation, qui lui a remis sa décoration.
Nicole a débuté sa carrière en Seine-Saint-Denis à l’Association Rues et cités comme éducatrice spécialisée puis comme chef de service et directrice pendant 10 ans.
Son expérience professionnelle d’implantation d’une équipe de prévention à la cité des 4000 à la Courneuve a été déterminante, elle l’a souvent rappelé. C’est ce qui l’a conduit à s’investir professionnellement dans l’accompagnement des enfants, des adolescents et jeunes majeurs.
Nicole a également exercé au sein du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis et a pu penser la politique de prévention à l’échelle départementale.
Elle a ensuite rejoint en 2004 la Fondation Jeunesse feu vert pour laquelle elle a décliné les orientations politiques du Conseil d’administration.
Tout au long de sa carrière, elle a voulu être présente et engagée en faveur des publics les plus fragiles car la dureté de l’environnement urbain pour les enfants et les adolescents et leur famille est une réalité quotidienne.
Ce moment émouvant a permis de reconnaître l’engagement d’une professionnelle de l’action sociale qui a achevé sa carrière en tant que directrice générale de la Fondation il y a quelques semaines.
2 classes des Jacquets Bagneux en séjour classe à la ferme en Bretagne
Les séjours de classes de nature rencontrent toujours un franc succès aux Jacquets. Cette année, la classe des plus jeunes et celle des plus grands de Bagneux se sont rendues pour la semaine à la ferme de Trénube en Bretagne.
Deux éducateurs et les enseignantes ont accompagnés le groupe constitué de 14 enfants. La vie dans la ferme a séduit beaucoup d’entre eux. Quotidiennement, ceux qui le désiraient, prenaient soin des animaux. Intimidés, inquiets les premiers jours, ils ont apprivoisé les animaux, pris les lapins dans les bras, caressé les chèvres, les ont nourries…
Pour ces enfants que la vie en collectivité met à l’épreuve, la rencontre avec les animaux est souvent apaisante et enrichissante.
Les enfants ont réalisé un herbier, fabriqué du pain, visité la ferme. Ils ont aussi découvert la campagne lors des balades en carriole.
Ils ont visité Saint Malo, collecté des coquillages et des galets sur la plage.
Au retour, chacun raconte sur son « livre de souvenirs » les meilleurs moments du séjour. Ce travail de rédaction sera présenté aux parents lors de la journée Porte ouverte en fin d’année scolaire.
L’équipe de prévention spécialisée d’Epinay-sur-Seine forme les adolescents aux gestes de premier secours.
Les éducateurs de La Source-Les Presles forment les collégiens de l’établissement de Roger Martin du Gard aux gestes qui sauvent. Cette action collective, menée depuis plusieurs années, permet un contact étroit avec les jeunes et favorisent le partenariat avec l’Education Nationale.
Inauguration du prieuré de Montaure
La Fondation Jeunesse Feu Vert a fêté ses 60 ans ! Pour célébrer son soixantième anniversaire, la Fondation a réuni le 9 novembre dernier à la mairie du 12ème arrondissement de Paris, plus de 300 personnes : élus, salariés, partenaires et amis.
Cette manifestation était placée sous le haut patronage de Madame Christiane Taubira.
La soirée a débuté avec un spectacle de danse de jeunes filles de la prévention spécialisée de Paris. Puis s'en sont suivis les discours de Madame Barrati-Elbaz, Maire du 12ème, Monsieur Steindecker, président de la Fondation, Madame Brossel, adjointe à la Maire de Paris et Madame Taubira a conclu les discours par le sien qui a été très applaudi notamment cette partie : "Et demain quel est notre avenir ? et la nôtre de jeunesse ? Comme la jeunesse d'ailleurs, parce qu'il nous arrive d'avoir à prendre en charge des mineurs isolés étrangers, qui je me plais à le rappeler, sont d'abord mineurs, ensuite isolés, et accessoirement étrangers".
DISCOURS DE JEAN-MARC STEINDECKER, PRÉSIDENT DE LA FONDATION 9/11/2017
"Mesdames, Messieurs Les Ministres
Mesdames, Messieurs les Députés,
Mesdames, Messieurs les Présidents
Mesdames, Messieurs les Maires,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs
Chers amis et surtout chers amis,
Je vous remercie d’être ici ce soir à la mairie du 12e arrondissement. Nous remercions Madame la Maire, Catherine Baratti-Elbaz, de nous y accueillir et d’être parmi nous pour fêter notre 60e anniversaire. C‘est une tradition de nous retrouver, tous les cinq ans, pour partager avec vous un moment convivial. Nous y sommes très attachés. Madame la Ministre Christiane Taubira nous fait l’honneur de sa présence. Madame, vous avez accepté que cet anniversaire se déroule sous votre haut-patronage. Soyez en remerciée. Votre présence témoigne de votre engagement pour une justice des mineurs, fidèle à l’esprit de l’ordonnance de 1945 qui affirme que l’éducation devrait primer sur la répression. Votre présence est pour nous un signe de reconnaissance.
Car :
nous défendons tous, ici, la même cause : « L’aide aux enfants, aux adolescents et aux jeunes adultes en difficultés d’insertion ou en danger moral ou physique et la défense de leurs intérêts moraux et matériels ».
Ce soir, je voudrais particulièrement remercier pour leur présence toutes celles et tous ceux qui croient en ce que nous mettons en œuvre :
Madame la ministre Georges Pau-Langevin, députée de Paris,
Madame Colombe Brossel, adjointe au maire de Paris représentant la maire de Paris,
les représentants de l’Etat, de la région, des départements ou des communes et tous les travailleurs sociaux,
Je voudrais aussi remercier les nombreuses associations engagées dans le champ de la prévention, de la protection de l’enfance ou de la lutte contre les exclusions, mais aussi les associations de proximité qui jouent un rôle essentiel dans la vie des quartiers quand les liens de solidarité se distendent. Je voudrais que cette soirée soit l’occasion pour vous de découvrir notre projet global. Souvent, vous n’en connaissez que certaines facettes. Je vous invite donc à vous rendre sur les stands où sont présentées les actions de nos 11 services qui s’occupent de 10.500 jeunes et adultes. Vous pourrez aussi visionner le film réalisé pour cette occasion par José Sorba.
Ce film sera bientôt en ligne sur notre site internet. Il rend bien compte du travail au quotidien réalisé par l’ensemble de nos équipes. Depuis 1957 année de création, nous avons beaucoup évolué passant de 4 salariés à plus de 300 aujourd’hui.
Nous sommes connus et désormais reconnus dans le domaine de la prévention, de la protection de l’enfance et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Notre expertise est sollicitée sur de nombreuses questions : prévention spécialisée, prise en charge de mineurs délinquants, pédagogie adaptée aux enfants en échec scolaire, formation et insertion des jeunes en difficulté, accueil et hébergement. Au-delà des missions habituelles confiées par nos tutelles, nous avons depuis 5 ans développé plusieurs nouveaux projets :
En voici quelques-uns.
. Nous avons rénové notre centre de vacances : le Prieuré de Montaure
. Le centre de jour des Jacquets a déménagé de Colombes à Nanterre dans des locaux plus spacieux et mieux adaptés pour accueillir les élèves. Ce déménagement a pu être réalisé grâce au financement du Conseil départemental des Hauts de Seine
. Nous accueillons depuis près d’un an des Mineurs non accompagnés dans le cadre du service Educatif 91 avec le soutien du département de l’Essonne.
. Nous avons repris à Paris plusieurs associations et territoires. Le service de prévention spécialisée est devenu notre plus gros service.
. Nous organisons des chantiers éducatifs et internationaux. Nous développons des projets culturels comme celui emblématique mené avec la Philharmonie de Paris et nous luttons contre le décrochage scolaire,
Ces activités se développent même si les collectivités territoriales ont des contraintes budgétaires qui se répercutent sur nos financements. Nous sommes conscients de leurs difficultés et nous les remercions de leur confiance et de leur soutien.
Nous cherchons donc d’autres sources de financements comme la réserve parlementaire, la taxe d’apprentissage et les dons. Je voudrais remercier nos très généreux donateurs ici présents. Ils se reconnaitront.
Mais tout ce travail n’existerait pas sans l’ensemble de nos salariés.
Depuis 5 ans, des directeurs, des directrices, des salariés sont partis à la retraite, ou sont partis, des salariés ont été embauchés et maintenant ce sont plus de 300 salariés qui travaillent dans notre fondation. La relève est assurée.
Car la véritable richesse de la Fondation se trouve dans ses équipes, ses éducateurs, ses enseignants, ses formateurs, ses psychologues, sans oublier les personnels administratifs et de service.